Le journal de Gérard

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Les enfants de Mayotte

Les enfants de Mayotte ou «Le drame d’une immigration méconnue »



Arraisonnement d’un Kwassa-kwassa (barque rudimentaire) en provenance des Comores transportant 21 clandestins, 2 zébus et 8 cabris. Un record de plus dans la chasse aux clandestins venant d’Anjouan, l’île voisine. Les 21 clandestins sans papiers seront reconduits dans leur pays (au frais de la République), les zébus et les cabris seront euthanasiés et n’entrerons pas dans le quota des expulsés. Le pilote (passeur) du Kwassa-kwassa sera arrêté, on lui remettra une convocation au tribunal et, à sa sortie de garde-à-vue on l’expulsera vers les Comores avec une interdiction à vie (utopique) de revenir sur le territoire français

«Le problème de Mayotte et de la France, c’est l’immigration massive», ce refrain est répété en permanence par les médias métropolitains pour qui Mayotte est un sujet à la mode. Les multiples reportages qui nous sont présentés par des journalistes qui ne connaissent pas la situation nous donnent une image fausse de Mayotte. Ces journalistes reprennent les clichés habituels dictés par des responsables politiques bien installés dans le confort de leurs bureaux parisiens. Mais qui en Métropole, connaît le coût réel de Mayotte pour la population française et qui en Métropole connaît vraiment Mayotte ?

Mayotte, 360 km² dans l’archipel des Comores, située dans le canal du Mozambique à 10 000 km de la métropole est l’île oubliée de la République. 50% de la population de l’île à moins de 17 ans et, le taux de chômage est de 45%.

Un peu d’histoire :

  • 1841 : la France fait de Mayotte une de ses colonies.

  • 1976 : Mayotte devient Collectivité territoriale de la République Française.

  • 1995 : Instauration d’un visa supprimant la liberté de circulation entre Mayotte et le reste de l’archipel des Comores.

  • 2001 : Mayotte devient Collectivité Départementale

  • 2011 : Mayotte devient le 101ème département français.

  • 2014 : Mayotte devient une région ultrapériphérique marine de l’Union européenne.

Principale et tragique conséquence du changement de statut de Mayotte: le développement d’une immigration dite illégale qui ne cesse de croître depuis vingt ans.

Les quatre îles de l’archipel des Comores (Mayotte, Anjouan, Grandes Comores et Mohéli) ont un passé commun, mais Mayotte a pris un chemin différent en acceptant de devenir territoire français à la fin des années 70. La vie étant difficile dans les trois îles ayant choisi l’indépendance, leurs habitants font souvent le choix de tenter l'exil très risqué vers Mayotte.

C’est sur des kwassa-kwassa surchargés et hors de prix, que les candidats à un monde qu’ils pensent meilleur vont braver les dangers d’une traversée à risque pour tenter leur chance à Mayotte.

Les naufrages de "kwassa-kwassa" sont nombreux. En 20 ans les autorités Comoriennes estiment à 12 000 le nombre de morts parmi ceux qui ont tenté la traversée.

Les étrangers en situation irrégulière sont parfois expulsés de Mayotte. Des milliers d’enfants sont alors abandonnés après la reconduite à la frontière de leurs parents. Ces enfants, pour la plupart Comoriens nés à Mayotte, donc en France, protégés de leur expulsion du fait du «droit du sol» par leur nationalité obtenue du fait de leur naissance en France, sont livrés à eux-mêmes et ne sont pas ou peu pris en charge par les pouvoirs publics. Ils vivent à Kawéni au nord de Mamoudzou le chef-lieu de l’île, dans le plus grand bidonville de France (il n’y a pas que la jungle de Calais en France).

Le nombre de ces enfants abandonnés, 4 000 pour 250 000 habitants à Mayotte, devrait interpeller le gouvernement Français car, ces mineurs isolés sont des victimes.

Sans leurs mères ni leurs pères reconduits dans leur pays, le temps s’est arrêté pour ces enfants dont l’avenir est plus qu’incertain. Leurs parents les ont laissés à Mayotte, pensant à tort leur offrir de meilleures perspectives d’avenir.

Pour ces enfants en condition de survie, force est de constater que la prostitution et le vol deviennent pour eux un ultime moyen de subsistance.

Ces enfants solitaires ne parlant pratiquement pas le français ne profitent ni du dispositif de protection de l’enfance ni du droit à l'éducation. A cette souffrance vient s'ajouter celle du parcours d’exil. Ces enfants oubliés ont besoin d'une vraie prise en main. On ne peut pas admettre que dans notre pays, même si c'est à 10 000 km de la métropole sur une île perdue dans l’Océan Indien, différente de nos us et coutumes où 99% de la population est Musulmane, que des enfants vivent seuls, en faisant les poubelles aux yeux de tous, pour se nourrir.

Ces enfants en danger sont la conséquence de l’ampleur de la clandestinité sur cette minuscule île française coupée géographiquement, politiquement et culturellement de la réalité métropolitaine.

 

Comment sortir du drame de ces enfants en danger ?

 

 



06/07/2024
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